Un cancer apparaît lorsqu’une cellule du rein initialement normale se transforme, puis se multiplie de façon incontrôlée en formant un amas de cellules anormales qu’on appelle une tumeur. Un cancer du rein peut prendre naissance à partir d’une cellule de différentes parties du rein ; dans la majorité des cas, il se développe à partir d’une cellule du parenchyme rénal. Ce type de cancer du rein porte le nom de carcinome à cellules rénales.

Le nombre de nouveaux cas de cancer du rein en France était estimé à 11 090 en 2011. Le cancer du rein représente ainsi environ 3 % de l’ensemble des cancers. Il touche deux fois plus les hommes que les femmes. L’âge moyen au moment du diagnostic est 65 ans.

Le cancer du rein est associé à plusieurs facteurs de risque dont les principaux sont le tabagisme, le surpoids et l’obésité et un traitement par dialyse depuis plus de trois ans.

Un traitement par dialyse depuis plus de trois ans

Le fait d’être traité par dialyse pendant longtemps – plus de trois ans – favorise l’apparition de kystes dans le ou les reins. Cette affection, appelée maladie kystique ou dysplasie multikystique, augmente le risque de développer un cancer du rein et plus précisément un cancer tubulopapillaire, l’un des trois principaux types histologiques du cancer du rein. Pour cette raison, le néphrologue effectue un suivi régulier pour vérifier l’état des reins.

Une prédisposition génétique

Certaines anomalies particulières au niveau des gènes augmentent le risque de développer un cancer du rein ; elles constituent ce qu’on appelle une prédisposition génétique au cancer du rein. Ces anomalies sont susceptibles d’être transmises aux descendants ; c’est pourquoi on parle de formes héréditaires ou familiales du cancer du rein. La prédisposition génétique au cancer du rein est rare ; elle est à l’origine de 2 à 3 % environ de l’ensemble des cancers du rein. Actuellement, on connait quatre gènes majeurs de prédisposition au cancer du rein (VHL, FH, MET, FLCN) et une dizaine de formes héréditaires différentes dont la plus fréquente est la maladie de von Hippel-Lindau (VHL).

Les facteurs de risque

Un facteur de risque désigne un élément qui peut favoriser le développement d’un cancer. La présence d’un ou plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer. Inversement, un cancer peut se développer sans qu’aucun des facteurs de risque ne soit présent.

Les facteurs de risque reconnus du cancer du rein sont la consommation de tabac, le surpoids ou l’obésité et le fait d’être traité par dialyse depuis plus de trois ans. D’autres facteurs sont suspectés ; c’est le cas de l’hypertension artérielle et de l’exposition au cadmium ou à l’amiante. Dans de rares cas, le cancer du rein est là» à une prédisposition génétique ; on parle alors de forme héréditaire ou de forme familiale de cancer du rein.

Le tabac

La consommation de tabac favorise de manière significative de nombreux cancers dont le cancer du rein. Une personne qui fume a environ 1,5 fois plus de risque de développer un cancer du rein qu’une personne qui n’a jamais fumé. En ce qui concerne les personnes qui ont arrêté de fumer, plusieurs études* ont montré que le risque de cancer du rein pour les anciens fumeurs est moins élevé que celui des fumeurs ; il diminuerait d’environ 25 à 30 % après 10 à 15 ans d’arrêt.

Le surpoids et l'obésité

Les personnes qui présentent un surpoids ou une obésité ont un risque plus élevé de développer un cancer du rein que celles dont le poids est normal, c’est-à-dire celles dont l’indice de masse corporelle (IMC) est compris entre 18,5 et 25 kg/m². Pour une augmentation de l’IMC de 5 kg/m², l’augmentation de risque de cancer rénal est estimée, selon les études, entre 24 et 34 % et plus l’IMC est important, plus l’augmentation du risque est élevée.

L’indice de masse corporelle ou IMC est l’indicateur généralement utilisé pour déterminer la corpulence d’un individu (poids insuffisant, poids normal, surpoids, obésité). L’IMC se calcule en divisant le poids (en kilo) par la taille (en mêtre) au carré : IMC = poids (kg) / taille² (m²).

Souvent, le cancer du rein se développe sans provoquer de symptôme particulier.

Néanmoins, il arrive qu’un cancer du rein entraîne une hématurie, c’est-à-dire la présence de sang dans les urines, une douleur dans le flanc ou qu’il se matérialise par une masse palpable au niveau des lombaires. Ces symptômes peuvent être présents simultanément.

Parfois, un cancer du rein est révélé par des symptômes provoqués par des métastases ; une toux ou un essoufflement par exemple surviennent parfois lorsque des métastases se sont développées au niveau des poumons. C’est l’endroit le plus fréquent où apparaissent les métastases du cancer du rein mais elles peuvent aussi concerner d’autres localisations comme notamment les os, le foie et le cerveau.

Plus rarement, le cancer du rein se révèle par une complication comme un œdème au niveau des jambes » à l’obstruction de la veine cave par des cellules cancéreuses. Il peut s’exprimer de manière inhabituelle, comme par une augmentation du nombre de globules rouges (polyglobulie).

Par ailleurs, il peut être à l’origine de symptômes non spécifiques comme une altération de l’état de santé général qui se manifeste par une perte de poids et/ou une fièvre inexpliquée.

Il est important d’informer votre médecin si vous constatez un ou plusieurs de ces symptômes et, notamment, en cas d’apparition de sang dans les urines ; il réalisera un bilan afin d’en déterminer l’origine.

Le plus souvent, le cancer du rein est découvert par hasard au cours d’une échographie ou d’un scanner de l’abdomen réalisé pour une autre raison. Dans les autres cas, il peut être révélé par des symptômes ou par la découverte de métastases. Plus rarement, il est décelé dans le cadre d’un dépistage proposé aux membres d’une famille concernée par une forme héréditaire de cancer du rein.

Pour établir le diagnostic, on réalise dans un premier temps un examen clinique et un scanner de l’abdomen. Le scanner est l’examen de référence pour poser le diagnostic de cancer du rein et évaluer son étendue dans et en dehors du rein.

Le diagnostic est confirmé par l’examen anatomopathologique de la tumeur et des tissus retirés lors de la chirurgie. Dans certaines situations, avant toute décision de traitement, il est nécessaire de prélever un échantillon de rein par biopsie. Dans ce cas, c’est l’examen anatomopathologique de la biopsie qui confirme le diagnostic de cancer.

L’ensemble de ces examens permet de caractériser chaque cancer et de définir notamment son étendue (son stade), le type de cellules impliquées (son type histologique) et la capacité d’évolution de la tumeur (son grade).

Le choix des traitements

Le choix des traitements est adapté à votre situation, c’est-à-dire aux caractéristiques propres au cancer dont vous êtes atteint. Plusieurs médecins de spécialités différentes (urologue, radiologue, néphrologue, pathologiste, oncologue médical, etc.) se réunissent pour discuter des meilleurs traitements possibles dans votre situation ; on parle de réunion de concertation pluridisciplinaire. Ils se basent pour cela sur des recommandations de bonne pratique. Ils peuvent également vous proposer de participer à  un essai clinique.

Les traitements possibles

Pour traiter les cancers du rein, les médecins ont essentiellement recours à  la chirurgie et à  des médicaments anticancéreux.

Dans le cas des cancers localisés, le traitement de référence est la chirurgie. Dans le cas des cancers qui présentent des métastases, le traitement repose sur des médicaments anticancéreux (thérapies ciblées, immunothérapie), associés ou non à  une chirurgie.

La radiothérapie est parfois utilisée dans le traitement des cancers qui présentent des métastases. Les chimiothérapies classiques ne sont pas employées car les cellules cancéreuses du rein y sont peu sensibles.

L'après traitement

Votre prise en charge est globale. Elle comprend le traitement du cancer, celui des effets secondaires liés aux traitements, ainsi que tous les soins et soutiens complémentaires dont vous pouvez avoir besoin pendant et après les traitements tels qu’une aide psychologique pour vous ou vos proches ou un accompagnement social.

Vous êtes pris en charge par une équipe spécialisée dans un établissement autorisé à traiter les cancers urologiques. Selon votre situation, plusieurs professionnels peuvent être impliqués : urologue, radiologue, néphrologue, pathologiste, oncologue médical, oncologue radiothérapeute, infirmier, aide-soignant, psychologue, spécialiste de la douleur, kinésithérapeute, diététicien, assistant social, etc. Ces professionnels travaillent en collaboration au sein de l’établissement de santé où vous recevez vos traitements et en lien avec votre médecin traitant.

Après la chirurgie dans le cas des cancers localisés ou tout au long du traitement pour les cancers qui présentent des métastases, des consultations et des examens sont programmés régulièrement, selon un rythme adapté à votre situation. Ce suivi a pour but de déceler de façon précoce une éventuelle récidive ou d’évaluer le traitement médicamenteux pour les patients concernés par ce traitement. Le suivi permet aussi de détecter et traiter les éventuels effets secondaires tardifs des traitements et de favoriser le retour à une qualité de vie la meilleure possible.