La tumeur de cerveau

    On appelle tumeur du cerveau toutes les tumeurs qui se développent à l’intérieur du crâne. Elles peuvent se développer dans n’importe quelle zone du cerveau : les hémisphères, le cervelet, le tronc cérébral, l’hypophyse, etc.

    Il existe des dizaines de tumeurs cérébrales différentes, que l’on distingue en fonction de 3 caractéristiques :

    • La localisation de la tumeur
    • Le type de tumeur
    • Le degré d’agressivité de la tumeur

La localisation de la tumeur

Le cerveau est organisé en plusieurs zones, qui gèrent chacune des activités spécifiques : le langage, l’équilibre du corps, les battements du cœur, la circulation du sang, la mémoire, etc. Une tumeur peut entraîner des troubles très différents selon la zone dans laquelle elle se développe.

La localisation de la tumeur est également un élément essentiel pour le choix des traitements. Une tumeur située à la surface du cerveau par exemple, est généralement plus facile à extraire qu’une tumeur située au centre du cerveau.

Le type de tumeur

Le cerveau est composé de différents types de cellules, qui peuvent chacune être à l’origine de tumeurs différentes.

Les tumeurs du cerveau portent généralement le nom des cellules à partir desquelles elles se développent : les gliomes se développent à partir des cellules gliales, qui nourrissent et soutiennent les neurones ; les méningiomes se développent à partir des cellules composant les méninges (enveloppes du cerveau), etc.

Selon leur type (les médecins parlent de type histologique), les tumeurs ne se comportent pas de la même manière. Certaines se développent plus vite que d’autres ou ont un risque accru de récidive par exemple.

Le degré d'agressivité

Plus la tumeur se développe rapidement, plus elle est jugée agressive. Les tumeurs du cerveau sont classées en différents grades selon leur agressivité. On parle de bas grade pour les tumeurs les moins agressives et de haut grade pour les tumeurs qui le sont davantage. Le grade peut aussi être exprimé par un chiffre romain allant de I à IV.

Le grade I correspond aux tumeurs non cancéreuses, ce sont les moins agressives. Le grade IV correspond aux tumeurs les plus agressives. Connaître le grade d’une tumeur est déterminant dans le choix des traitements et dans le pronostic. Plus le grade est bas, plus le pronostic est favorable.

Lorsqu’une tumeur du cerveau est découverte, il est indispensable de déterminer ses caractéristiques : sa localisation, son type et son degré d’agressivité. Pour cela, plusieurs examens doivent être réalisés.

Ce n’est qu’après ces différents examens que l’on sait de quel type de tumeur il s’agit et que l’on peut définir les traitements appropriés.

Contrairement aux autres cancers, les tumeurs cancéreuses du cerveau n’entraînent pas de métastases à l’extérieur du cerveau. Elles ne s’étendent pas à d’autres organes.

Les facteurs de risques

Les causes des tumeurs du cerveau sont mal connues. On ne sait pas pourquoi, à un moment donné, les cellules se multiplient de manière incontrôlée jusqu’à former une tumeur.

De nombreuses études scientifiques ont été menées ou sont en cours, pour tenter de déterminer les facteurs qui favorisent l’apparition d’une tumeur au niveau du cerveau. On parle de facteurs de risques. Trois types de facteurs de risques sont étudiés :

Un facteur de risque n’explique pas à lui seul pourquoi une tumeur est apparue. En effet, pour deux personnes confrontées au même risque, l’une peut développer une tumeur et l’autre non. À l’inverse, une personne peut être atteinte d’une tumeur alors qu’elle n’est concernée par aucun facteur de risque.

Les symptômes

Les symptômes provoqués par une tumeur du cerveau sont très variables et n’apparaissent pas systématiquement. Ils dépendent du volume de la tumeur, de la vitesse à laquelle elle se développe et surtout de son emplacement.

L’apparition de symptômes peut être soudaine ou très progressive, selon la rapidité à laquelle la tumeur se développe. Certaines tumeurs ne provoquent aucun symptôme, ce qui signifie généralement qu’elles se développent lentement.

    Trois types de symptômes sont possibles :

    Des maux de tête (céphalées), liés à une augmentation de la pression à l’intérieur du crâne ;
    Des crises d’épilepsie, liées à un dérèglement de l’activité des neurones ;

    Des troubles fonctionnels, directement liés à la localisation de la tumeur et aux fonctions gérées dans cette zone du cerveau. Ce peut être des troubles de la vision, des modifications de la personnalité, des difficultés à coordonner ses mouvements ou à trouver ses mots.

Le diagnostic

Généralement, c’est l’apparition de symptômes qui permet de suspecter la présence d’une tumeur du cerveau.

« Je suis rentrée de vacances plus tôt parce que j’avais des maux de tête différents de d’habitude. Je suis tout de suite allée voir mon médecin traitant. C’est lui qui a demandé le premier scanner, où on a vu qu’il y avait quelque chose. Il m’a adressée ensuite à l’hôpital neurologique pour faire d’autres examens ». Josiane, 54 ans.

Le médecin traitant joue un rôle important dans le diagnostic, car c’est souvent lui qui est consulté en premier. En cas de suspicion de tumeur, l’intervention de plusieurs médecins spécialistes est ensuite indispensable : neurologue, neurochirurgien, neuro-oncologue, radiologue, anatomopathologiste (appelé aussi pathologiste), etc.

L'essentiel

L’IRM est le premier examen à réaliser pour détecter une tumeur cérébrale. Pour des raisons pratiques, elle est souvent précédée ou complétée par un scanner (pour lequel on obtient souvent un rendez-vous plus rapidement).

Dans tous les cas, l’IRM doit être complétée par le prélèvement et l’analyse d’un échantillon de la tumeur.

Ce prélèvement est réalisé soit lors d’une biopsie, soit lors de l’intervention chirurgicale destinée à enlever la tumeur. L’échantillon de la tumeur est analysé par un médecin spécialiste, appelé anatomopathologiste. Une fois les résultats de l’analyse obtenus, plusieurs médecins se réunissent pour déterminer les traitements les plus appropriés.

La chirurgie

La chirurgie du cerveau est une chirurgie spécialisée, appelée neurochirurgie.

Au cours de la prise en charge d’une tumeur du cerveau, plusieurs interventions chirurgicales peuvent être proposées :

Une biopsie, qui consiste à prélever un échantillon de la tumeur pour l’analyser ;

Une intervention « à ciel ouvert », qui vise à retirer la totalité de la tumeur ;

Une dérivation ou une ventriculo-cisterno-stomie qui consistent à rétablir la circulation du liquide céphalo-rachidien à l’intérieur du crâne.

Chaque intervention est minutieusement préparée, notamment grâce à des examens d’imagerie qui permettent de se repérer dans le cerveau au millimètre près.

Afin de faciliter l’intervention, des médicaments sont prescrits pour diminuer le gonflement du cerveau autour de la tumeur. Il peut s’agir de médicaments à base de cortisone (corticoïdes) ou de diurétiques administrés par perfusion.

Les traitements

Il existe différentes possibilités de traitements, qui peuvent vous être proposés seuls ou associés les uns aux autres : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie. Selon les cas, ils visent à éliminer la totalité de la tumeur ; à réduire le risque de récidive ; à contenir le développement de la tumeur ; à soulager et prévenir les symptômes provoqués par la tumeur.

    Le choix et l’ordre des traitements dépendent de nombreux facteurs :

    • La gravité apparente de la tumeur ;
    • Le type de tumeur ;
    • Sa localisation et son étendue ;
    • L’âge et l’état de santé général du patient.

     

    A chaque fois que possible, la chirurgie est le premier traitement à envisager. L’objectif est de supprimer la plus grosse partie possible de la tumeur. Après l’intervention, la tumeur est analysée dans un laboratoire d’anatomopathologie. Cette analyse permet d’affiner le diagnostic et de décider de la suite des traitements.

    Une radiothérapie et/ou une chimiothérapie peuvent être utilisées pour compléter la chirurgie. Ces traitements ont pour objectif d’éliminer les cellules de la tumeur restantes et de limiter le risque de récidive.

    Dans certains cas, notamment lorsque la tumeur n’évolue pas ou ne présente pas de risque immédiat, les médecins choisissent parfois de ne pas commencer de traitements tout de suite, pour surveiller l’évolution de la tumeur. En effet, tant qu’elle n’évolue pas, il est parfois moins risqué de laisser la tumeur que d’intervenir au niveau du cerveau.

    En revanche, des traitements sont proposés pour soulager les éventuels symptômes provoqués par la tumeur (maux de tête, crises d’épilepsie).

La radiothérapie

La radiothérapie consiste à détruire la tumeur grâce à des rayons. Contrairement aux idées reçues, ce traitement n’est pas réservé au cancer. Il traite aussi les tumeurs bénignes.

La radiothérapie est souvent utilisée après une chirurgie. Elle a pour objectif de supprimer les cellules de la tumeur qui n’ont pas pu être enlevées.

Lorsque la tumeur n’est pas opérable, la radiothérapie est souvent utilisée comme traitement principal, associée ou non à de la chimiothérapie. Elle permet de détruire la tumeur ou de réduire son volume.

Avant de commencer le traitement

Avant de commencer le traitement, une séance de simulation est planifiée.

Au cours de cette simulation, le radiothérapeute délimite la zone à traiter, appelée volume cible. Pour cela, un examen d’imagerie (scanner et IRM) est nécessaire.

La trajectoire des rayons est ensuite calculée de manière très précise, afin d’atteindre la tumeur et de toucher le moins possible les autres zones du cerveau, en particulier les zones les plus sensibles aux rayonnements (yeux, nerfs optiques, organes de l’audition).

Enfin, le radiothérapeute détermine la position exacte dans laquelle vous devrez être pour chaque séance de radiothérapie. Un masque, fait aux mesures de votre crâne, permettra de retrouver cette position à chaque séance et de maintenir la tête immobile pendant les rayons.

L’étape de simulation dure entre 40 et 60 minutes.

Le traitement lui-même ne commence que plusieurs jours plus tard, après une première séance d’essai sans rayons, appelée mise en place. La séance d’essai peut avoir lieu le même jour que la première séance de radiothérapie.

Les séances de radiothérapie

Une radiothérapie se déroule le plus souvent sur une période de 5 à 6 semaines, à raison d’une séance par jour, sauf le week-end. Le traitement se déroule parfois sur 3 jours par semaine. Les modalités pratiques (rythme des séances, horaires, lieu de rendez-vous, moyens de déplacement) sont déterminées au cas par cas pour s’adapter au mieux à la situation du patient.

Les séances sont réalisées par un manipulateur en radiothérapie, appelé aussi technicien de radiothérapie, qui suit les instructions du radiothérapeute. Généralement, il n’est pas nécessaire d’être hospitalisé.

Avant chaque séance, le manipulateur installe le patient dans la position déterminée au moment de la simulation et place le masque sur son crâne.

Chaque séance dure 10 à 15 minutes environ. L’exposition aux rayons en elle-même ne dure que quelques minutes. Les rayons sont totalement indolores.

Tout au long du traitement, le radiothérapeute voit le patient en consultation au moins une fois par semaine pour répondre à ses questions, l’examiner et prendre en compte les effets secondaires éventuels. Au moins une fois par semaine, un examen d’imagerie est réalisé pour vérifier la trajectoire des rayons et la position du patient à chaque séance.

La chimiothérapie

Une chimiothérapie consiste à utiliser des médicaments qui empêchent les cellules de la tumeur de se développer, provoquant ainsi leur destruction. C’est un traitement général, c’est-à-dire qu’il agit dans l’ensemble du corps. Une chimiothérapie peut être utilisée seule ou en complément des autres traitements, notamment pendant ou après une radiothérapie. Toutes les tumeurs du cerveau ne sont pas traitées par chimiothérapie, car certaines sont insensibles aux médicaments. Ce traitement n’est donc utilisé que pour les tumeurs dites chimiosensibles, sur lesquelles il est efficace.