L’estomac est un organe de l’appareil digestif. Il est situé dans la partie supérieure et médiane de l’abdomen (région épigastrique). Il fait suite à l’œsophage et précède le duodénum. L’estomac participe à la digestion.

90 % des cancers de l’estomac sont des adénocarcinomes.

On estime à environ 6 550 le nombre de nouveaux cas de cancers de l’estomac en France en 2012, dont près de 66 % concernent des hommes.

Le cancer de l’estomac est associé à plusieurs facteurs de risque, notamment, une gastrite chronique principalement liée à une infection par la bactérie Helicobacter pylori, le tabagisme, une alimentation riche en produits salés et pauvre en légumes et fruits frais, des antécédents de cancer de l’estomac dans la famille ou encore une prédisposition génétique augmentant le risque de développer un cancer de l’estomac.

Les facteurs de risques

    • Infection chronique à la bactérie Helicobacter Pylori
    • Facteurs environnementaux
    • Prédispositions génétiques
    • Autres facteurs de risque

Un facteur de risque désigne un élément qui peut favoriser le développement d’une maladie comme le cancer. La présence d’un ou plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer. Inversement, un cancer peut se développer sans qu’aucun des facteurs de risque ne soit présent.

Les principaux facteurs de risque reconnus du cancer de l’estomac sont : une gastrite chronique causée par une bactérie appelée Helicobacter pylori, le tabagisme, une alimentation riche en produits salés et pauvre en légumes et en fruits frais, des antécédents de cancer de l’estomac dans la famille ou encore une prédisposition génétique augmentant le risque de développer un cancer de l’estomac.

Infection chronique à la bactérie Helicobacter Pylori

La bactérie Helicobacter pylori est responsable d’au moins 80 % des cancers de l’estomac.

L’infection par Helicobacter pylori persiste toute la vie en l’absence de traitement. Elle entraîne au bout d’un certain temps, une inflammation chronique de la muqueuse (gastrite chronique) qui peut évoluer à long terme vers un cancer de l’estomac.

Toutefois, 1 % des personnes infectées par la bactérie développeront un cancer gastrique.

Le risque de cancer est plus important chez les proches (parents, frères/sœurs, enfants) infectés par l’Helicobacter pylori d’une personne ayant eu un cancer de l’estomac. Diagnostiquer et traiter cette infection dans l’entourage va permettre à celui-ci de bénéficier d’une démarche de prévention destinée à éviter l’apparition d’un cancer de l’estomac.

Les prédispositions génétiques

On parle d’une prédisposition génétique quand le risque de cancer est augmenté par la présence d’une mutation sur un gène identifié.

1 à 3 % des cancers gastriques sont héréditaires. Parmi les facteurs héréditaires, on évoque le plus souvent le syndrome de Lynch/HNPCC et le cancer gastrique diffus héréditaire (CGDH).

Dans la majorité des cas, cette prédisposition génétique est due à une anomalie qui touche les gènes qui contrôlent la réparation des erreurs de réplication de l’ADN.

Les autres facteurs de risque

Plus rarement, la maladie de Biermer (forme d’anémie due à une carence en vitamine B12) peut aussi favoriser la survenue de cancer gastrique.

Par ailleurs, un antécédent de chirurgie gastrique (gastrectomie partielle) est également un facteur de risque de cancer de l’estomac. Ce risque augmente à partir de 10-15 ans après l’intervention.

Les symptômes

    La plupart du temps, le développement d’une tumeur de l’estomac se manifeste par les symptômes suivants :

    • Des douleurs localisées dans la partie haute de l’abdomen (épigastralgies) ;
    • Des troubles digestifs : nausées, vomissements répétés ;
    • L’altération de l’état général avec perte de l’appétit, un amaigrissement et une fatigue ;
    • Une difficulté souvent semi-récente, chronique et progressive à avaler des aliments solides ou liquides (dysphagie) ;
    • Une hémorragie gastro-intestinale et/ou une anémie chronique.

L’apparition de ces symptômes doit vous amener à consulter votre médecin traitant afin qu’il en détermine l’origine. Sachez que ces symptômes ne sont pas spécifiques du cancer de l’estomac et peuvent avoir d’autres causes.

Le diagnostic

Des examens approfondis sont nécessaires pour confirmer la présence d’un cancer, en préciser la nature et l’étendue et guider le choix d’un traitement adapté à votre situation.

Les symptômes du cancer de l’estomac ne sont pas spécifiques de ce cancer et ne permettent donc pas à eux seuls le diagnostic d’un cancer.

Différents examens sont réalisés pour confirmer la présence d’un cancer, le localiser précisément et en définir le type.

Lors d’une consultation, le médecin vous interroge sur vos antécédents personnels et familiaux afin d’en savoir plus sur vos symptômes et vos facteurs de risques. Il réalise par ailleurs un examen clinique complet.

En cas de suspicion de cancer de l’estomac, une endoscopie oesogastrique est réalisée. Elle permet d’observer l’intérieur de l’estomac et de visualiser la présence d’une tumeur. Des biopsies de la lésion sont souvent effectuées pendant l’intervention. Les tissus prélevés font l’objet d’une analyse au cours de l’examen anatomopathologique afin de confirmer la présence ou non de cellules cancéreuses. Si un cancer est diagnostiqué, cet examen permet également de préciser le type de cancer dont il s’agit et ses caractéristiques.

Evaluer l'extension du cancer

L’étendue de la tumeur au moment du diagnostic est un des critères déterminants dans le choix d’un traitement adapté à votre situation.

Plusieurs examens d’imagerie peuvent être réalisés, en complément de l’endoscopie oesogastrique, pour évaluer jusqu’où s’est propagé le cancer et donc définir son stade.

Il s’agit le plus souvent d’un scanner du thorax, de l’abdomen et du pelvis (aussi appelé TDM thoraco-abdomino-pelvienne). Il permet de voir si la tumeur a envahi des organes voisins et/ou a formé des métastases.

Parfois, une écho-endoscopie, une scintigraphie osseuse et/ou une IRM cérébrale sont proposées. En cas de résultat de TDM incertain, un PET Scan peut compléter le bilan.

Le délai entre la découverte de quelque chose d’anormal et le début d’un traitement peut parfois sembler très long. Ce temps est nécessaire pour réaliser les examens, établir le diagnostic et définir le traitement le plus adapté.

Les traitements

Plusieurs traitements peuvent être utilisés, seuls ou en combinaison, pour traiter un cancer de l’estomac :

La chirurgie

La chirurgie réalisée pour traiter un cancer de l’estomac est une gastrectomie. Selon la localisation de la tumeur et son stade, le chirurgien réalise l’ablation de la totalité (gastrectomie totale) ou d’une partie (gastrectomie partielle) de l’estomac.

L’intervention est associée à un curage ganglionnaire. Il s’agit de l’ablation (ou exérèse) des ganglions lymphatiques situés à proximité de l’estomac. Cela permet de rechercher la présence ou l’absence d’une extension du cancer.

Une chirurgie de reconstruction est pratiquée dans le même temps pour rétablir la continuité du tube digestif.

L’intervention est réalisée sous anesthésie générale. Elle dure généralement autour de 4 heures.

La chimiothérapie

La chimiothérapie peut être proposée dans plusieurs situations.

Le cancer est à un stade localisé:

Une chimiothérapie réalisée avant et après la chirurgie (périopératoire) peut-être programmée pour certains cas de cancers localisés. Avant la chirurgie (chimiothérapie préopératoire), elle permet d’enlever plus facilement la tumeur en diminuant sa taille. Elle dure 2 à 3 mois. Après la chirurgie (chimiothérapie postopératoire), elle a pour but de réduire le risque de récidive en éliminant les éventuelles cellules cancéreuses restantes. Dans ce cas, elle dure 2 à 4 mois après la chirurgie et doit être débutée idéalement dans les 6 à 8 semaines suivant l’opération.

Pour les cancers de forme localement avancée, opérables :

La chimiothérapie périopératoire (voir détail ci-dessus) est le traitement de référence. Dans certains cas, une chimiothérapie associée à une radiothérapie peut-être prescrite après l’intervention chirurgicale (radiochimiothérapie postopératoire).

En cas de cancer métastatique ou de tumeur non résécable :

La chimiothérapie seule est le traitement de référence. Elle peut ainsi contribuer à limiter la progression de la maladie, soulager les symptômes provoqués par la tumeur et les métastases et améliorer la qualité de vie. On parle alors de chimiothérapie palliative.

Une chirurgie de réduction tumorale, c’est-à-dire qui vise à diminuer la taille de la tumeur, avec chimiothérapie postopératoire peut également être proposée.

La radiothérapie

    La radiothérapie peut être proposée :

    • Pour traiter certains cancers localement avancés après la chirurgie et le plus souvent en association à la chimiothérapie ; on parle de radiochimiothérapie postopératoire. Les médicaments de chimiothérapie ont pour but de potentialiser l’efficacité de la radiothérapie en rendant les cellules cancéreuses plus sensibles aux rayons. Ces médicaments de chimiothérapie sont dits radiosensibilisants.
    • Pour réduire les symptômes de la maladie dans les tumeurs très avancées ayant bénéficié ou non d’une chirurgie. Elle peut, par exemple, être envisagée pour traiter les douleurs qui ne sont pas soulagées par les médicaments anti-douleurs habituels (paracétamol, anti-inflammatoires ou dérivés de la morphine) ou encore pour contrôler des saignements au niveau de la tumeur. Dans ce cas, elle est utilisée seule ou en association à la chimiothérapie.

Le traitement par endoscopie.

Pour les cancers superficiels de l’estomac, un traitement endoscopique peut être une alternative à la chirurgie.

Il consiste à décoller et enlever toute la muqueuse et la sous-muqueuse de l’estomac. Les indications de ce traitement restent rares dans le cancer de l’estomac.

Si le traitement endoscopique n’est pas satisfaisant, une chirurgie complémentaire peut être nécessaire. Cette décision comme toutes les autres est prise en RCP.

Ils peuvent avoir pour objectif, selon les cas, de supprimer la tumeur ou les métastases, de réduire le risque de récidive, de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases, de traiter les symptômes engendrés par la maladie.