Le pancréas est un organe du système digestif. Il est enfoui profondément dans l’abdomen et se situe derrière l’estomac, tout contre l’intestin et à proximité d’un réseau dense de vaisseaux sanguins. Le pancréas aide à la digestion et joue un rôle majeur dans la régulation du taux de glucose dans le sang.

Un cancer apparaît lorsque des cellules du pancréas se développent et se multiplient de manière anarchique et incontrôlée jusqu’à former une tumeur maligne. La plupart des tumeurs se situent sur la tête du pancréas, partie de l’organe proche de l’intestin.

  • On estime à environ 9 000 le nombre de nouveaux cas de cancer du pancréas en France en 2011. Le cancer du pancréas est une maladie qui touche autant d’hommes que de femmes ; la grande majorité des personnes diagnostiquées a plus de 50 ans.

Le choix des traitements est adapté à votre situation. Lors d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), plusieurs médecins de spécialités différentes (gastro-entérologue, chirurgien, etc.) se réunissent pour discuter des meilleurs traitements possibles dans votre cas. Ils se basent pour cela sur l’analyse des documents destinés à proposer des examens ou des traitements adaptés à votre situation, les recommandations de bonne pratique.

Lorsqu’elle est possible, la chirurgie est le traitement principal du cancer du pancréas. L’intervention consiste à retirer la partie du pancréas sur laquelle la tumeur s’est développée.

Lorsque la chirurgie n’est pas possible, le traitement principal est une chimiothérapie. En fonction du stade du cancer et de l’état de santé, différents protocoles de chimiothérapie associant un ou plusieurs médicaments peuvent être proposés pour ralentir voire arrêter la progression du cancer. Une radiothérapie est aussi parfois associée à ce traitement ; on parle alors de radiochimiothérapie.

Lorsque la tumeur perturbe le passage des aliments ou l’écoulement de la bile et qu’elle ne peut être retirée par la chirurgie, il est souvent nécessaire de poser un tube appelé aussi prothèse.

Le cancer du pancréas a des conséquences sur l’alimentation. L’équipe médicale qui vous prend en charge peut mettre en place une aide nutritionnelle pour apporter les éléments dont l’organisme a besoin (sucres, graisses, protéines, vitamines, etc.) et éviter des complications liées à la dénutrition.

L’équipe qui vous prend en charge est constituée de professionnels de différentes spécialités : gastroentérologue, chirurgien, oncologue médical, pathologiste, diététicien… Ces professionnels travaillent en collaboration au sein de l’établissement de santé dans lequel vous recevez vos traitements et en lien avec votre médecin traitant.

Votre prise en charge est globale et comprend tous les soins et soutiens complémentaires dont vous pourriez avoir besoin pendant et après les traitements tels qu’un soutien psychologique pour vous et vos proches, des conseils sur votre alimentation ou un accompagnement social.

Le surpoids et l'obésité

Le surpoids ou l’obésité augmentent le risque de développer un cancer du pancréas. Le surpoids et l’obésité sont définis médicalement par l’IMC.

Une activité physique régulière et une alimentation équilibrée aident à prévenir le surpoids et l’obésité. Un accompagnement et éventuellement une prise en charge par un professionnel de santé (médecin nutritionniste, diététicien) peuvent également être envisagés.

Le site Manger-Bouger.fr, mis en place par les pouvoirs publics, dispense informations et conseils pratiques sur la nutrition.

Les prédispositions génétiques et formes familiales

On parle d’une prédisposition génétique quand le risque de cancer est augmenté par la présence d’une mutation sur un gène identifié ou par des formes familiales, c’est-à-dire plusieurs cas observés dans une même famille.

MUTATION Génétique

La mutation de certains gènes augmente le risque de développer un cancer du pancréas. Les gènes impliqués comme facteur de risque du cancer du pancréas sont notamment les gènes BRCA 2 (qui augmente également le risque de développer un cancer du sein ou de l’ovaire), et CDKN2A (qui augmente également le risque de développer un mélanome de la peau).

Des maladies héréditaires comme la pancréatite héréditaire et des syndromes rares comme le syndrome de Peutz-Jeghers augmentent aussi le risque de développer un cancer du pancréas (en savoir plus sur ce syndrome sur orphanet).

FORMES FAMILIALES

La présence chez un parent proche (grands-parents, parents, frère, sœur, enfant) d’un cancer du pancréas est un facteur de risque. Ce risque augmente avec le nombre de personnes atteintes dans une même famille.

En cas de syndrome génétique ou de forme familiale augmentant le risque de développer un cancer du pancréas, une surveillance adaptée à votre situation peut être mise en place.

Veillez également à éviter les autres facteurs de risque cités précédemment, comme le tabac.

Les facteurs de risque

    • Le tabac
    • Le surpoids et l’obésité
    • Les prédispositions génétiques et formes familiales

Un facteur de risque est un élément qui peut favoriser le développement d’un cancer. Il peut s’agir par exemple d’une habitude de vie comme le tabagisme, d’un élément de l’environnement ou encore d’une prédisposition génétique.

La présence d’un ou plusieurs facteurs de risque n’entraïne pas systématiquement l’apparition d’un cancer. A l’inverse, un cancer peut aussi parfois se développer sans qu’il ne soit possible de le relier à un facteur de risque connu.

Pour le cancer du pancréas, il existe trois facteurs de risque identifiés :

    • le tabac ;
    • le surpoids ou l’obésité ;
    • les prédispositions génétiques.

Le tabac

La consommation de tabac est associée à  une augmentation du risque de plusieurs cancers, dont le cancer du pancréas.

Le site Tabac Info Service répond à toutes vos questions sur le tabac et vous informe des moyens pour arrêter.

  • Que faire en cas de symptômes ?

    L’apparition de ces symptômes doit vous amener à consulter votre médecin traitant. Gardez à l’esprit que ces symptômes sont seulement des indications. Si votre médecin l’estime nécessaire, il vous prescrira des examens complémentaires pour en déterminer l’origine et mener un traitement adapté.

Les symptômes

Les symptômes d’un cancer du pancréas apparaissent le plus souvent tardivement, lorsque la tumeur s’est développée en dehors du pancréas.

Le développement du cancer aux premiers symptômes

Lorsque des cellules cancéreuses se développent sur le pancréas, elles se multiplient d’abord de manière silencieuse puis forment une tumeur qui, avec le temps, grandit et finit par perturber le fonctionnement de l’organe et de son environnement. Des symptômes apparaissent alors.

Des symptômes peu révélateurs

Les symptômes possibles ne sont pas spécifiques d’un cancer du pancréas et peuvent avoir d’autres causes.

La plupart du temps le développement d’une tumeur du pancréas se manifeste par des douleurs fortes et persistantes derrière l’estomac ou au niveau du dos, particulièrement lorsque le cancer est localisé à la queue du pancréas. Ces douleurs ne sont pas calmées en position allongée.

Des troubles de la digestion surviennent également : perte d’appétit, difficultés à digérer, nausées, qui s’installent dans le temps pendant plusieurs jours voire semaines. Une jaunisse apparaît parfois, accompagnée de démangeaisons, signe que la bile fabriquée par le foie ne s’écoule plus normalement. Ces signes sont plus fréquents pour des cancers qui se développent à la tête du pancréas.

Evaluer le développement du cancer

L’évaluation de l’étendue du cancer détermine si une intervention chirurgicale est réalisable. La chirurgie n’est utile que pour une tumeur sans métastase, limitée au pancréas ou, si elle s’est propagée, qui n’a pas envahi de vaisseaux sanguins à proximité du pancréas.

Il est souvent difficile de préciser au scanner les limites de la tumeur et son éventuelle extension au-delà du pancréas. Des examens complémentaires peuvent alors être menés comme une échoendoscopie. C’est l’équivalent d’une échographie mais effectuée à partir de l’intérieur du corps. Le médecin gastro-entérologue glisse une sonde par la bouche, dans l’œsophage, et la conduit à l’intérieur de l’estomac. L’échoendoscopie provoque une gêne mais n’est pas douloureuse.

Le diagnostic

Des examens approfondis sont nécessaires pour confirmer la présence d’un cancer, en préciser la nature et l’étendue et guider le choix d’un traitement adapté à votre situation.

Diagnostiquer et décrire le cancer

Différents examens sont utilisés pour diagnostiquer un cancer du pancréas. Dans un premier temps, une échographie permet d’observer les organes à l’intérieur de l’abdomen et de visualiser la présence éventuelle d’une masse suspecte sur le pancréas. Cet examen est complété par un scanner (appelé aussi TDM) pour observer plus précisément la tumeur détectée. Le scanner donne des informations sur la taille de la tumeur, son emplacement et son étendue éventuelle en dehors du pancréas.

L’étendue de la tumeur est un des critères déterminants dans le choix d’un traitement. Il est indispensable d’évaluer précisément jusqu’où la tumeur s’est propagée et notamment si elle est en contact avec des vaisseaux sanguins à proximité du pancréas.

Pour évaluer l’extension du cancer, c’est-à-dire son stade, les médecins prennent en compte :

    • la taille et le développement de la tumeur vers d’autres organes ou vaisseaux sanguins proches du pancréas ;
    • l’atteinte ou non des ganglions lymphatiques par des cellules cancéreuses ;
    • la présence ou non de métastases dans d’autres parties du corps.

    Une biopsie, c’est-à-dire un prélèvement de cellules du pancréas, est pratiquée dans 80 à 90 % des cas pour confirmer le diagnostic de cancer.

La tumeur peut-elle être enlevée par la chirurgie ?

L’évaluation de l’étendue du cancer détermine si une intervention chirurgicale est réalisable. La chirurgie n’est utile que pour une tumeur sans métastase, limitée au pancréas ou, si elle s’est propagée, qui n’a pas envahi de vaisseaux sanguins importants comme l’artère mésentérique supérieure ou le tronc cœliaque. Il est cependant souvent difficile de préciser au scanner les limites de la tumeur et son éventuelle extension au-delà  du pancréas. Des examens complémentaires peuvent ainsi être prescrits pour cerner de manière précise l’extension de la tumeur vers les vaisseaux sanguins à proximité du pancréas.

Les traitements

    Il existe deux types de traitements du cancer du pancréas :

    • la chirurgie, qui permet d’enlever la tumeur en retirant la partie du pancréas sur laquelle elle s’est développée. Les organes ou parties d’organes voisins sur lesquels des cellules cancéreuses ont pu se propager sont également enlevés. Ce traitement ne peut être effectué qu’en l’absence d’autres maladies empêchant la chirurgie ou augmentant le risque de complications liées à l’opération.
    • la chimiothérapie, qui permet de ralentir, voire d’arrêter le développement de la tumeur et/ou des métastases si l’opération n’est pas possible. La chimiothérapie est parfois associée à une radiothérapie ; on parle alors de radiochimiothérapie.

D’autres types de traitements n’ont pas d’action directe sur le cancer, mais aident à améliorer les symptômes et la qualité de vie. Il peut s’agir de la pose d’un tube pour faciliter la circulation de la bile ou le transit des aliments, des traitements de la douleur ou d’aide à l’alimentation.

Des soins et soutiens complémentaires sont également nécessaires pour lutter contre les conséquences de la maladie et des traitements : prise en charge de la douleur, soutien psychologique, conseils diététiques, traitement des effets secondaires, aide aux démarches administratives et sociales, etc. Ces soins, appelés soins de support, sont assurés par l’équipe soignante ou par des professionnels spécialisés.