Le cancer de l'endomètre

L’endomètre est le revêtement intérieur de la paroi du corps de l’utérus, la partie de l’utérus où se déroule la grossesse. Un cancer se développe lorsqu’une des cellules de l’endomètre initialement normale se transforme puis se multiplie de façon anarchique jusqu’à former un amas de cellules anormales appelée tumeur. Le plus souvent, les cancers de l’endomètre prennent naissance à partir d’une cellule de la première couche de l’endomètre, l’épithélium. Ils sont alors qualifiés de carcinomes ; ce sont les formes les plus fréquentes de cancer de l’endomètre.

  • Le cancer de l’endomètre est la 4ème cause de cancer chez la femme en France. Après le cancer du sein, c’est le plus fréquent des cancers gynécologiques. Il touche généralement les femmes après la ménopause ; l’âge moyen au moment du diagnostic est de 68 ans.

Les facteurs de risque

    • Le surpoids et l’obésité
    • Le diabète
    • Un traitement par tamoxifène
    • Le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC

Un facteur de risque désigne un élément qui peut favoriser le développement d’un cancer. La présence d’un ou plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer. Inversement, un cancer peut se développer sans qu’aucun des facteurs de risque ne soit présent.

Les principaux facteurs de risque du cancer de l’endomètre sont le surpoids et l’obésité, le diabète et un traitement par tamoxifène.

Dans de rares cas, le cancer de l’endomètre est lié à une maladie génétique : le syndrome de Lynch ou syndrome HNPCC (Hereditary Non-Polyposis Colorectal Cancer ou cancer colorectal héréditaire sans polypose).

A l’inverse, il est avéré que l’activité physique réduit le risque de cancer de l’endomètre. Récemment, on a pu estimer la diminution de risque de cancer de l’endomètre associée à l’activité physique de loisirs et à l’activité professionnelle. Les femmes qui ont l’activité de loisirs la plus importante ont un risque diminué de 27% par rapport aux femmes les moins actives. Une réduction du risque a également été observée pour l’activité professionnelle : elle est estimée à 21% chez les femmes les plus actives par rapport aux moins actives.

Le surpoids et l'obésité

Le risque de cancer de l’endomètre augmente avec le degré de corpulence. Ainsi, les personnes en surpoids ou présentant une obésité ont un risque supérieur par rapport à celles dont le poids est normal, c’est-à-dire dont l’IMC est compris entre 18,5 et 25 kg/m2. L’augmentation de risque est estimée entre 52 et 60% pour une augmentation de l’IMC de 5 kg/m².

L’indice de masse corporelle ou IMC est l’indicateur généralement utilisé pour déterminer la corpulence d’un individu. L’IMC se calcule en divisant le poids (en kilo) par la taille (en mètre) au carré soit IMC = poids (kg) / taille2(m2).

Le diabète

Le diabète augmente le risque de développer un cancer de l’endomètre. Cette maladie est caractérisée par un excès de glucose dans le sang. Elle est due à un dysfonctionnement du mécanisme de l’insuline, l’hormone qui régule la quantité du glucose dans le sang. Avec le temps, le diabète peut avoir des conséquences graves sur l’organisme et notamment sur le cœur, les vaisseaux sanguins, les yeux, les reins et les nerfs.

Un traitement par Tamoxifène

Le tamoxifène est un médicament d’hormonothérapie utilisé dans le traitement de certaines formes de cancer du sein, les formes dites hormonodépendantes, en particulier chez les femmes non ménopausées. Il est généralement prescrit sur une durée de 5 ans. La prise de ce médicament augmente le risque de cancer de l’endomètre mais ce risque reste faible. Des cancers ont surtout été décrits lorsque le tamoxifène a été prescrit à des doses supérieures à celle de référence. Le bénéfice du tamoxifène en termes de diminution des récidives de cancer du sein est supérieur au risque de cancer de l’endomètre. Néanmoins, compte tenu de l’existence du risque, il est conseillé de maintenir un suivi gynécologique rigoureux en cas de traitement par tamoxifène.

Le syndrome de Lunch ou syndrome HNPCC

Environ 2 à 5 % des cancers de l’endomètre seraient dus à une prédisposition génétique, la plus fréquente étant le syndrome de Lynch.

Le syndrome de Lynch est une maladie héréditaire rare qui augmente le risque de développer certains cancers, en particulier le cancer colorectal et le cancer de l’endomètre. Par ailleurs, l’âge d’apparition du cancer est alors plus précoce que dans la population générale ; il survient généralement avant 50 ans. En raison du risque élevé de développer un cancer de l’endomètre, une surveillance de l’endomètre est recommandée dès l’âge de 30 ans pour les femmes atteintes du syndrome.

Les symptômes

    Un cancer de l’endomètre peut se manifester par différents symptômes qui sont, du plus fréquent au moins fréquent :

    • Des saignements vaginaux chez les femmes ménopausées ou des saignements en dehors des périodes de règles chez les femmes non ménopausées ; ces saignements portent le nom de métrorragies ;
    • Des saignements plus importants pendant les règles, avec du sang rouge ou des caillots, ce sont des ménorragies. Métrorragies et ménorragies peuvent être associées ;
    • Des pertes blanches, aussi appelées leucorrhées. Elles sont généralement associées à des pertes de sang qui leur donnent une coloration rosée ;
    • Des signes liés à la propagation d’une infection de l’endomètre comme des douleurs de ventre et de la fièvre ou des infections urinaires (cystites).

     

    Ces symptômes ne sont pas spécifiques du cancer de l’endomètre. Il est cependant important d’informer votre médecin s’ils surviennent et, en particulier si des saignements apparaissent après la ménopause (même s’ils sont peu abondants et/ou ne se produisent qu’une seule fois) ; il réalisera un bilan afin d’en déterminer l’origine.

Le diagnostic

    • La consultation avec le médecin
    • Comment est établi le diagnostic de cancer ?
    • Comment est déterminée l’étendue de la maladie ?

     

    Un cancer de l’endomètre est suspecté lorsque des symptômes, en particulier des saignements vaginaux anormaux, sont apparus. Un certain nombre d’examens doivent être alors réalisés afin d’établir un diagnostic.

    Les examens ont plusieurs objectifs :

    • établir le diagnostic de cancer et déterminer l’étendue de la maladie, son stade ;
    • identifier d’autres maladies existantes et les contre-indications éventuelles à certains traitements.

    Cette étape peut parfois sembler longue, mais un bilan précis est indispensable pour faire le choix du traitement le mieux adapté.

La consultation avec le médecin

Lors de la consultation, le médecin vous interroge sur vos antécédents personnels et familiaux. Il se renseigne notamment sur l’existence d’autres cas de cancers dans votre famille (cancer colorectal, cancer de l’endomètre). Cette information permet de rechercher la présence éventuelle d’une maladie héréditaire rare appelée syndrome HNPCC/Lynch qui augmente le risque de développer certains cancers dont celui de l’endomètre. Le médecin recherche également les facteurs de risque et les symptômes qui peuvent être associés à un cancer de l’endomètre.

Il réalise par ailleurs un examen clinique qui comprend un examen de l’abdomen, du pelvis et des ganglions, ainsi qu’un examen gynécologique (examen du vagin au spéculum et toucher vaginal et rectal).

Comment est établi le diagnostic de cancer ?

Une échographie du pelvis est effectuée pour déceler un éventuel épaississement de l’endomètre – une hypertrophie – qui peut être le signe d’un cancer. Si cette anomalie est détectée, on réalise une biopsie, c’est-à-dire qu’on prélève un échantillon de l’endomètre afin de l’analyser. La biopsie est réalisée à travers le col de l’utérus en consultation. Parfois, elle nécessite une hystéroscopie (caméra introduite dans l’utérus), elle est alors réalisée en ambulatoire.

C’est l’examen anatomopathologique de ce prélèvement qui permet de confirmer le diagnostic de cancer. Il permet par ailleurs de préciser le type histologique de la tumeur  type 1 ou 2 et, pour les tumeurs du type histologique 1, d’évaluer le grade, c’est-à-dire le degré d’agressivité de la tumeur.

Comment est déterminée l'étendue de la maladie ?

Des examens d’imagerie sont réalisés pour déterminer jusqu’où la tumeur a infiltré la paroi du corps de l’utérus et si elle s’est étendue au-delà de l’utérus, aux organes voisins ou des organes plus éloignés (ganglions lomboaortiques, c’est-à-dire ganglions situés dans la partie supérieure de l’abdomen autour de l’aorte). L’IRM du pelvis et des ganglions lomboaortiques est l’examen de référence. D’autres examens peuvent être proposés.

Un bilan sanguin adapté à chaque patiente et à la nature du traitement envisagé est également effectué.

Les traitements

Le cancer de l’endomètre est le plus souvent traité par la chirurgie. D’autres traitements peuvent être utilisés : la radiothérapie (curiethérapie, radiothérapie externe) et, plus rarement, la chimiothérapie et l’hormonothérapie. Ces traitements peuvent être utilisés seuls ou être associés entre eux. Ils peuvent avoir pour objectif, selon les cas, de supprimer la tumeur et/ou les métastases, de réduire le risque de récidive, de ralentir le développement de la tumeur ou des métastases, de traiter les symptômes engendrés par la maladie.

La chirurgie des cancers, la radiothérapie et la chimiothérapie sont réalisées au sein d’établissements qui sont autorisés à les pratiquer. Ces établissements respectent des critères qui garantissent la qualité et la sécurité de ces traitements.

La chirurgie

    • En quoi consiste l’intervention ?
    • Le retrait des ganglions
    • Le retrait de l’épiploon

    La chirurgie est le traitement principal des cancers de l’endomètre. Elle est très souvent réalisée tant que la tumeur ne s’est pas propagée à la vessie, à l’intestin ou à des organes plus éloignés sous forme de métastases et que votre état de santé général le permet. Elle a pour objectif de supprimer la totalité de la tumeur et de réduire le risque de récidive.

    Votre médecin vous oriente vers un établissement autorisé à pratiquer la chirurgie des cancers gynécologiques où l’intervention sera réalisée par un chirurgien expérimenté en chirurgie des cancers de l’endomètre.

En quoi consiste l’intervention ?

L’intervention consiste à retirer entièrement l’utérus (le corps et le col), ainsi que les deux ovaires et les deux trompes de Fallope. Cette intervention est appelée hystérectomie totale avec salpingo-ovariectomie bilatérale. C’est l’intervention la plus souvent pratiquée.

En fonction du stade, du type histologique et du grade de la tumeur, cette intervention peut être complétée par d’autres gestes chirurgicaux, comme l’ablation des paramètres et du tiers supérieur du vagin, le retrait des ganglions lymphatiques ou de l’épiploon . Ces gestes complémentaires sont réalisés soit en même temps que la chirurgie de l’utérus soit ultérieurement lors d’une nouvelle intervention.

Le retrait des ganglions

L’opération qui consiste à enlever les ganglions lymphatiques est appelée curage ganglionnaire ou lymphadénectomie. Il s’agit de retirer soit les ganglions lymphatiques du pelvis (lymphadénectomie pelvienne), soit ceux qui sont situés dans la partie supérieure de l’abdomen le long de l’aorte (lymphadénectomie lomboaortique), soit l’ensemble des ganglions de ces deux régions.

    Une lymphadenectomie (pelvienne et/ou lomboaortique) est généralement proposée pour les tumeurs de stade II et III et certaines tumeurs de stade I :

    • Les tumeurs du type histologique 1 et de grade 3, qui dépassent la moitié du myomètre ;
    • Les tumeurs du type histologique 2 ;
    • Les tumeurs de stade I qui présentent des emboles, c’est-à-dire des amas de cellules cancéreuses dans les vaisseaux lymphatiques proches de la tumeur.

     

    Le retrait des ganglions permet de rechercher d’éventuelles cellules cancéreuses qui ont pu s’y propager. Il contribue ainsi à déterminer si la tumeur s’étend et si un traitement complémentaire à la chirurgie est nécessaire.

Le ganglion sentinelle : une alternative au curage ganglionnaire à l’étude

La technique du ganglion sentinelle consiste à retirer uniquement le premier ganglion lymphatique qui draine l’utérus pour déterminer s’il est envahi par des cellules cancéreuses. S’il ne contient pas de cellules cancéreuses, les autres ganglions ont très peu de risque d’en contenir ; il n’est donc pas utile de les enlever. En revanche, si le ganglion sentinelle contient des cellules cancéreuses, la probabilité pour que les autres ganglions soient atteints est importante ; ils doivent donc être retirés. La technique du ganglion sentinelle est en cours d’évaluation pour les cancers de l’endomètre.

Le retrait de l’Epiploon

Il faut parfois retirer également l’épiploon, repli du péritoine situé sous l’estomac et qui recouvre une partie du côlon. L’épiploon est aussi appelé omentum, d’où le nom d’omentectomie donné à cette intervention.

L’omentectomie peut être proposée lorsqu’il existe un risque de métastase au niveau du péritoine. Ce peut être le cas pour certains cancers du type histologique 2 (stade I et II) et pour certains cancers de stade III (quel que soit le type histologique).

La radiothérapie

La plupart du temps, la chirurgie est le premier traitement réalisé pour traiter un cancer de l’endomètre. Lorsqu’une radiothérapie est proposée, elle est le plus souvent utilisée comme traitement complémentaire de cette chirurgie ; on parle de radiothérapie adjuvante. Plus rarement, notamment lorsque la chirurgie n’est pas possible ou pour certains cancers plus avancés, la radiothérapie peut être le traitement principal.

La radiothérapie utilise des rayonnements ionisants pour détruire les cellules cancéreuses. Elle consiste à diriger précisément ces rayonnements (appelés aussi rayons ou radiations) sur les cellules cancéreuses, tout en préservant le mieux possible les tissus et les organes sains avoisinants, dits organes à risque.

    La radiothérapie du cancer de l’endomètre repose sur deux techniques :

    • La radiothérapie externe qui utilise une source externe de rayonnements qui sont dirigés à travers la peau sur la zone à traiter ;
    • La curiethérapie qui utilise une source placée à l’intérieur du corps, au contact des tissus à traiter.

    La radiothérapie externe et la curiethérapie peuvent être utilisées indépendamment ou être associées.

    La radiothérapie repose sur un travail d’équipe entre des manipulateurs, un physicien, un dosimétriste, coordonnés par l’oncologue radiothérapeute.

    Avant de démarrer une radiothérapie, l’oncologue radiothérapeute vous explique le principe, les objectifs et la technique qu’il va utiliser. Il vous informe également sur les effets secondaires possibles et les solutions qui existent pour les anticiper. N’hésitez pas à lui soumettre toutes les questions que vous vous posez au sujet de ce traitement.

La chimiothérapie

La chimiothérapie constitue le traitement principal des cancers avancés de l’endomètre, en particulier lorsque la tumeur a formé des métastases. Elle est plus rarement utilisée pour les cancers plus précoces. Cependant, dans certaines situations et notamment en fonction du type histologique du cancer, elle peut être proposée pour compléter le traitement principal.

La chimiothérapie repose sur l’administration de médicaments anticancéreux. C’est un traitement général, dit aussi traitement systémique, qui agit dans l’ensemble du corps. Cela permet d’atteindre les cellules cancéreuses quelle que soit leur localisation, même si elles sont isolées et n’ont pas été détectées lors du diagnostic.

Les médicaments de chimiothérapie détruisent les cellules cancéreuses en agissant sur leurs mécanismes de division.

Les thérapies ciblées, autre type de médicaments anticancéreux, sont actuellement utilisées pour les cancers de l’endomètre uniquement dans le cadre d’essais cliniques.

Avant de démarrer une chimiothérapie, le chimiothérapeute vous en explique le principe et les objectifs. Il vous informe également sur les effets secondaires possibles et les solutions qui existent pour les anticiper. N’hésitez pas à lui soumettre toutes les questions que vous vous posez au sujet de ce traitement.

La curiethérapie

    • Le principe
    • La curiethérapie en pratique
    • Les effets secondaires de la curiethérapie

    La curiethérapie est une technique de radiothérapie qui permet d’irradier directement et à forte dose la zone à traiter. Son action étant très ciblée, elle présente des effets secondaires limités.

    Le plus souvent, la curiethérapie est utilisée pour détruire les cellules cancéreuses qui pourraient subsister après le retrait de l’utérus lors de la chirurgie. On réalise donc une curiethérapie vaginale qui cible le fond du vagin.

    Dans certaines situations, la curiethérapie est utilisée pour traiter la tumeur elle-même. C’est l’utérus qui est alors ciblé ; on réalise une curiethérapie utérovaginale.

Le principe

 

La curiethérapie consiste à placer un élément radioactif, le plus souvent de l’iridium, directement au contact de la zone à traiter. Pour cela, l’élément radioactif, qu’on appelle aussi source radioactive, est inséré dans un applicateur, lui-même introduit dans le vagin (curiethérapie vaginale) ou dans l’utérus (curiethérapie utérovaginale).

Du fait de sa radioactivité, la source libère spontanément au cours du temps des rayons qui vont détruire les cellules cancéreuses. La curiethérapie permet de délivrer de façon très ciblée et localisée des doses très élevées de rayons (plus élevées que lors d’une radiothérapie externe).

 

La curiethérapie en pratique

 

Dans un premier temps, l’applicateur qui recevra la source radioactive est mis en place à l’intérieur du vagin. Cela ne nécessite pas d’anesthésie. Cet applicateur peut être standard ou conçu à partir d’une empreinte de votre vagin réalisée préalablement. Sa position est contrôlée par la réalisation de radiographies de face et de profil ou, dans certains cas, d’un scanner ou d’une IRM. Ces images permettent ensuite de calculer, par une étude informatisée, la dosimétrie, c’est-à-dire la quantité et la répartition des rayons qui seront libérés par la source, ainsi que la durée du traitement.

Après le positionnement de l’applicateur dans le vagin et le calcul de la dosimétrie, le traitement à proprement dit peut démarrer. Pour cela, le manipulateur relie, à l’aide de câbles, l’applicateur à un conteneur, placé dans la salle de traitement, qui renferme la source radioactive. De façon automatisée et informatisée, le conteneur va injecter la source dans l’applicateur ; on dit aussi qu’il la projette, d’où son nom de projecteur de sources.

Selon le débit avec lequel la source radioactive est projetée, on distingue les curiethérapies à haut débit de dose, à bas débit pulsé et à bas débit de dose.

La curiethérapie vaginale est le plus souvent une curiethérapie à haut débit de dose.

 

Elle consiste à utiliser une source d’iridium qui possède une activité radioactive très élevée. De ce fait, la source est délivrée pendant un temps très court (quelques minutes). La curiethérapie à haut débit de dose est réalisée en ambulatoire. Aucune anesthésie n’est nécessaire pour effectuer le traitement. Vous vous rendez à l’hôpital pour la séance (30 minutes environ) et vous rentrez ensuite à votre domicile. La curiethérapie vaginale nécessite deux à quatre séances, à raison d’une séance par semaine. À l’issue de chaque séance, l’applicateur est retiré.

Vous ne présentez pas de risque de radioactivité pour votre entourage. Une ordonnance vous est remise afin de vous prescrire des soins locaux (lavages vaginaux éventuels). Par ailleurs, un rendez-vous de contrôle avec le médecin qui vous suit vous sera donné à la fin du traitement.

Les curiethérapies à bas débit de dose et à bas débit pulsé sont en général utilisées lorsque l’utérus n’a pas été retiré par chirurgie, autrement dit dans le cas des curiethérapies utérovaginales.

 

Les effets secondaires de la curiethérapie

    L’action très localisée de la curiethérapie limite considérablement ses effets secondaires. La curiethérapie vaginale provoque cependant parfois :

    • une infection urinaire qui survient après la première séance. Elle est prévenue par une hydratation abondante et la prise de médicaments ;
    • une mucite, c’est-à-dire une inflammation de la muqueuse , au niveau du vagin qui entraîne des pertes blanches. Elle est traitée par des ovules vaginaux ;

    Des effets secondaires tardifs comme un rétrécissement du vagin et des douleurs lors des rapports sexuels. Ces troubles sont réduits par l’administration d’ovules vaginaux à base d’estrogènes et l’utilisation d’un gel lubrifiant. Un dilatateur peut également être utilisé ; ce tube en plastique destiné à être introduit de façon régulière dans le vagin permet d’éviter son rétrécissement.

La radiothérapie externe

Avant le traitement proprement dit, la radiothérapie comporte une étape de repérage de la zone à traiter et une étape de calcul de la distribution de la dose (dosimétrie). C’est pourquoi il existe toujours un temps d’attente entre la prise de décision de la radiothérapie et le début effectif du traitement. Habituellement, la radiothérapie réalisée en complément de la chirurgie commence six à huit semaines après la chirurgie.

Le repérage

L’oncologue radiothérapeute repère précisément la cible sur laquelle les rayons vont être dirigés et les organes à protéger (rectum, vessie, côlon, intestin grêle…). Pour cela, un scanner centré sur la zone à traiter est réalisé afin d’en obtenir une image en trois dimensions.

Pendant ce repérage, votre position est soigneusement définie. Vous devrez la reprendre lors de chaque séance. Pour cela, un marquage sur la peau ou des contentions spécialement adaptées à votre morphologie (cales, coques de mousse, matelas thermoformés, etc.) sont réalisés.

La dosimétrie

Outre la dimension et l’orientation des faisceaux, l’étape de dosimétrie consiste à déterminer, par une étude informatisée, la distribution – autrement dit la répartition – de la dose de rayons à appliquer à la zone à traiter. Avec l’oncologue radiothérapeute, le physicien et le dosimétriste optimisent ainsi l’irradiation, de façon à traiter au mieux les tissus cibles tout en épargnant les tissus sains voisins. Cette étape ne nécessite pas votre présence.

La dose de rayons en radiothérapie est exprimée en gray (abrégé en Gy), du nom d’un physicien anglais. 1 Gy correspond à une énergie de 1 joule absorbée dans une masse de 1 kg.

Le plan de traitement définitif établit notamment la dose et ses modalités de délivrance (dose par séance, nombre et fréquence des séances…). Dans le cas de la radiothérapie réalisée après la chirurgie, la dose totale délivrée est de 45 à 50 Gy. Cette dose est administrée par fraction de 1,8 à 2 Gy par jour, cinq jours par semaine. Le traitement dure donc au minimum cinq semaines.

La préparation

    • La préparation
    • Le traitement
    • Les effets secondaires
    • Le suivi

     

    La radiothérapie externe utilise un appareil appelé accélérateur de particules. Celui-ci permet de produire des rayons et de les diriger, à travers la peau, sur la zone où se trouvait la tumeur, dans le cas d’une radiothérapie réalisée après la chirurgie, ou sur la tumeur, si elle n’a pas été retirée par chirurgie.

    La technique de radiothérapie externe la plus souvent utilisée pour traiter les cancers de l’endomètre est la radiothérapie conformationnelle en trois dimensions (3D). Cette technique consiste à faire correspondre le plus précisément possible – autrement dit à conformer – le volume sur lequel vont être dirigés les rayons, au volume de la zone à traiter. Des techniques d’irradiation externe réalisées avec une intensité modulée (IMRT) sont en cours d’évaluation. Elles permettent d’irradier au mieux le volume cible tout en épargnant davantage les organes à risque situés dans la zone d’irradiation.

Le traitement

La salle dans laquelle se déroule la radiothérapie est une pièce qui respecte les normes de protection contre les rayonnements ionisants.

Vous êtes installée par le manipulateur sur la table de traitement dans la position qui a été déterminée lors de la phase de repérage. Les rayons sont dirigés de façon précise vers la région à traiter et vous devez rester immobile.

Pendant la séance, vous êtes seule dans la salle, mais vous restez en lien continu avec les manipulateurs : vous pouvez communiquer avec eux par le biais d’un interphone et vous êtes surveillée par une caméra vidéo. La salle reste éclairée pendant la séance. En cas de besoin, le traitement peut être immédiatement interrompu.

Le temps de présence dans la salle de traitement est généralement de quinze minutes environ. Le temps d’irradiation lui-même est de courte durée, de l’ordre de quelques minutes. L’appareil tourne autour de vous sans jamais vous toucher. L’irradiation est invisible et indolore. Vous ne ressentez aucune sensation particulière.

Il est désormais obligatoire de mesurer directement sur vous la dose réelle de rayons que vous recevez lors de la première ou de la deuxième séance, ainsi qu’à chaque modification du traitement. On parle de dosimétrie in vivo. Elle permet de s’assurer que la dose délivrée ne diffère pas de façon significative de la dose prescrite. La dosimétrie in vivo est en place dans tous les centres de radiothérapie.

Le plus souvent, la radiothérapie est réalisée en ambulatoire : vous rentrez chez vous quand la séance est terminée. Néanmoins, une hospitalisation complète est possible si votre état de santé général le nécessite.

Les séances de radiothérapie ne rendent pas radioactif : il n’y a donc pas de précaution à prendre vis-à-vis de votre entourage une fois la séance terminée.

Les effets secondaires

Lors d’une irradiation, on ne peut pas éviter totalement d’irradier et donc d’altérer des cellules saines situées à proximité de la zone à traiter. C’est ce qui explique l’apparition des effets secondaires.

Ces effets secondaires varient selon la région traitée, la dose de rayons délivrée, la technique utilisée, l’effet des autres traitements, votre propre sensibilité et votre état de santé général. Le traitement est planifié et administré de façon à les réduire le plus possible. L’équipe médicale vous informe sur ceux qui peuvent se produire dans votre situation et sur les moyens d’y faire face. Un suivi régulier permet de les détecter et de réajuster le traitement si nécessaire.

La partie du corps irradiée pour traiter un cancer de l’endomètre est le pelvis, autrement dit le bassin. L’irradiation est parfois étendue à la partie supérieure de l’abdomen – région lomboaortique – si les ganglions de cette région sont atteints. Les effets secondaires concernent donc les organes de ces deux régions et leurs fonctions.

En fonction du moment où ils apparaissent, on distingue les effets secondaires immédiats et les effets secondaires tardifs.

Le suivi

Durant toute la durée du traitement, des consultations avec le radiothérapeute sont programmées régulièrement (environ une fois par semaine). L’objectif est de s’assurer que le traitement se déroule dans les meilleures conditions.

Des visites de contrôle sont également planifiées à l’issue du traitement.