Les cancers du testicule se développent le plus souvent à partir des cellules qui produisent les spermatozoïdes. On parle de tumeurs germinales. Il existe deux types de tumeurs germinales : séminomateuses et non séminomateuses.

Le cancer du testicule est le plus souvent diagnostiqué à la suite de l’apparition d’une masse que vous avez pu découvrir à la palpation ou qui a été décelée par votre médecin. Des examens sont nécessaires pour en déterminer la nature exacte et savoir si c’est un cancer.

L’ablation du testicule atteint par une intervention chirurgicale est le traitement initial, quel que soit le type de tumeurs. L’opération consiste à enlever le testicule dans lequel la tumeur s’est développée et les tissus à proximité vers lesquels elle a pu se propager.

Des traitements complémentaires (chimiothérapie, radiothérapie, curage ganglionnaire) peuvent être également nécessaires, seuls ou en association. Dans certains cas, une surveillance active peut être mise en place après l’ablation du testicule.

Le choix des traitements est personnalisé et adapté à votre situation. Plusieurs médecins de spécialités différentes se réunissent en réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) pour discuter des meilleures solutions de traitements possibles dans votre cas. Ils se fondent, pour cela, sur des recommandations de bonnes pratiques.

Dans tous les cas, la prise en charge thérapeutique est définie en accord avec vous sur la base de l’avis rendu en réunion de concertation pluridisciplinaire.

Avant le début des traitements (sauf exception comme les situations nécessitant un traitement contre le cancer en urgence), votre équipe médicale vous proposera systématiquement d’effectuer un recueil de sperme. Ce geste est une précaution : il permet de prévenir d’éventuelles conséquences des traitements sur la fertilité.

Les traitements peuvent engendrer des effets secondaires qui font également l’objet d’une prise en charge médicale. Des conseils pratiques peuvent aussi vous aider à les atténuer.

La prise en charge du cancer est globale et comprend tous les soins et soutiens dont vous pourriez avoir besoin dès le diagnostic, pendant et après les traitements : soutien psychologique, accompagnement social, prise en charge de la douleur, etc.

Un facteur de risque désigne un élément qui peut favoriser le développement d’un cancer. La présence d’un ou plusieurs facteurs de risque n’entraîne pas systématiquement l’apparition d’un cancer. A l’inverse, un cancer peut parfois se développer sans qu’il soit possible de le relier à un facteur de risque connu. Les facteurs de risque du cancer du testicule sont principalement : une cryptorchidie ou un précédent cancer sur l’autre testicule. D’autres facteurs sont actuellement à l’étude.

Les autres risques

D’autres facteurs de risques sont à l’étude ; ils ne sont pas établis scientifiquement.

Parmi ces facteurs étudiés, on peut citer l’exposition pendant l’activité professionnelle à des substances chimiques comme le benzène ou les hydrocarbures. D’autres liens en rapport avec l’environnement (exposition aux pesticides, bisphénol A, phtalates) ou à une conduite à risque (consommation de cannabis) sont également étudiés.

Enfin une hypofertilité, c’est-à-dire une baisse anormale de la fertilité qui peut être temporaire ou définitive et une atrophie testiculaire, diminution de la taille d’un ou des testicules, sont parfois associées au cancer. Il n’existe cependant pas de lien démontré.

La cryptorchidie

Avant la naissance, les testicules du foetus, logés dans l’abdomen, descendent vers le scrotum. Parfois, sans que l’on sache pourquoi, cette descente ne s’effectue pas ou seul un testicule descend: il s’agit d’une cryptorchidie. Une intervention chirurgicale est ainsi fréquemment réalisée pour replacer le ou les testicules dans le scrotum. La cryptorchidie peut également provoquer une infertilité.

Si vous avez été opéré pour cette raison pendant votre enfance, comme plusieurs centaines de milliers d’hommes en France, cela ne signifie pas que vous développerez un cancer ou qu’un suivi particulier soit nécessaire. En cas de masse découverte sur un testicule, parlez-en à votre médecin en lui mentionnant que vous avez été traité pour une cryptorchidie.

Un précédent cancer du testicule

Lorsqu’un cancer se développe sur un testicule, le risque qu’un deuxième cancer survienne sur le second testicule est augmenté. Aucun contrôle particulier n’est programmé, en dehors des examens de suivi après cancer. Signalez cependant à votre médecin traitant toute anomalie que vous pourriez détecter sur le testicule restant.

Douleur, gonflement, gêne au niveau d’un testicule : de nombreux hommes sont confrontés occasionnellement à ces signes. S’ils ne sont pas spécifiques d’un cancer et peuvent avoir d’autres causes, quels sont les symptômes qui doivent cependant vous amener à consulter votre médecin traitant ?

Les signes au niveau du testicule

Dans la grande majorité des cas, le cancer est suspecté par la découverte d’une masse palpable sur le testicule. Cette masse ne régresse pas au cours du temps. Elle est dure au toucher et le plus souvent indolore.

Il arrive parfois que la découverte d’un cancer se fasse de manière fortuite, lors d’un examen d’échographie réalisé pour un trouble de la fertilité ou un traumatisme du testicule.

D’autres signes peuvent se manifester comme une sensation de lourdeur dans les testicules, une gêne ou une douleur qui persistent dans le temps. Le testicule dans son ensemble peut gonfler et augmenter de volume, parfois de façon soudaine.

Quel que soit le signe que vous ressentez, parlez-en à votre médecin traitant si ce ressenti persiste pendant plusieurs jours.

Les autres signes

D’autres signes, plus rares, peuvent évoquer le développement d’un cancer. Parmi ces signes on peut citer une gynécomastie, c’est-à-dire un développement des seins chez l’homme, qui apparaît rapidement. Elle est provoquée par la sécrétion d’une hormone, la HCG, par la tumeur du testicule. La gynécomastie est fréquemment présente à l’adolescence sans être liée à un cancer ; elle peut être également causée par certains médicaments. En cas de gynécomastie apparue récemment, parlez-en à votre médecin traitant.

Parfois le développement d’un cancer entraîne des douleurs dans le dos ou sur le flanc, un amaigrissement ou des difficultés à respirer. Une masse peut aussi se faire sentir dans l’abdomen.

Le cancer du testicule est le plus souvent diagnostiqué à la suite de l’apparition d’une masse que vous avez pu découvrir à la palpation ou qui a été décelée par votre médecin.

Des examens sont nécessaires pour en déterminer la nature exacte et savoir si c’est un cancer. Si c’est le cas, il faut décrire le cancer précisément : connaître sa taille, l’endroit précis où il est situé dans le testicule et s’il s’est développé vers d’autres parties du corps.

Le temps consacré à ces différents examens et l’attente des résultats peuvent vous paraître longs. Ce délai est cependant indispensable pour pouvoir établir le diagnostic, décrire le cancer et programmer un traitement adapté à votre situation personnelle.

Le bilan initial

La première étape du diagnostic et du bilan initial est une consultation au cours de laquelle le médecin vous interroge sur vos antécédents personnels et familiaux, par exemple un précédent cancer ou une cryptorchidie.

Votre médecin effectue également un examen clinique : il réalise notamment une palpation des deux testicules. Il vous prescrira ensuite une échographie.

L'échographie

L’échographie est un examen d’imagerie réalisé systématiquement ; il permet d’explorer le testicule atteint. Le second testicule est également examiné, pour vérifier qu’aucune masse n’est présente.

En quoi consiste l’échographie ?

Le médecin fait glisser sur le scrotum une sonde qui produit des ultrasons (vibrations non audibles par l’oreille humaine). Quand ils rencontrent des tissus, les ultrasons sont renvoyés vers la sonde sous forme d’échos. L’intensité de l’écho varie selon la nature des tissus : par exemple les liquides ne renvoient pas ou peu d’écho, alors que les os en renvoient beaucoup. Captés par un ordinateur, les échos sont transformés en images sur un écran vidéo.

Quel est l’objectif de l’échographie ?

L’échographie aide à préciser les caractéristiques des testicules et des masses présentes (leur nombre, leur taille, etc.). Le médecin recherche également les signes qui font suspecter un cancer : une masse qui apparaît sombre à l’image ou qui est alimentée par des vaisseaux sanguins.

Selon les résultats de cet examen, une prise de sang est effectuée pour mesurer les marqueurs du cancer du testicule.

L'analyse des marqueurs du cancer du testicule

Une analyse de sang permet de mesurer les trois marqueurs du cancer du testicule : AFP, hCG total et LDH.

Pourquoi analyser ces marqueurs ?

Les marqueurs sont des substances présentes dans le sang ; leur concentration permet de donner des indications sur l’évolution de la maladie. Ils sont systématiquement mesurés au moment du diagnostic et sont utilisés pour évaluer le pronostic ; leur évolution est observée tout au long des traitements et dans le suivi après le cancer.

C’est cette évolution dans le temps qui aide notamment à évaluer la présence éventuelle de métastases après la chirurgie et contribue à déterminer le stade du cancer.

Interpréter les résultats d’analyse

Il est impossible d’interpréter par vous même les résultats d’analyse. Une concentration normale de ces marqueurs n’exclut pas un diagnostic de cancer et une concentration anormale peut être provoquée par une autre cause que le cancer. Pour cette raison, seul un médecin est capable d’interpréter vos résultats.

La confirmation du diagnostic

En fonction des informations données par l’échographie et le bilan sanguin, un rendez-vous avec un urologue est nécessaire pour confirmer le diagnostic.

Préserver la fertilité

Avant le début des traitements (sauf exception comme les situations qui nécessitent un traitement contre le cancer en urgence), votre équipe médicale vous proposera systématiquement d’effectuer un recueil de sperme. Ce geste est une précaution ; il permet de prévenir d’éventuelles conséquences des traitements sur la fertilité.

L’ablation du testicule atteint par une intervention chirurgicale (ou orchidectomie) est le traitement initial, quel que soit le type de tumeurs, et y compris en cas de métastase. L’opération consiste à enlever le testicule dans lequel la tumeur s’est développée et les tissus à proximité vers lesquels elle a pu se propager.

Les traitements complémentaires de l'opération

Trois autres traitements complémentaires de l’ablation du testicule peuvent être nécessaires, seuls ou en association : la chimiothérapie, à base d’un ou plusieurs médicaments anticancéreux ; la radiothérapie qui consiste à cibler, par des rayons, les ganglions lymphatiques de l’abdomen ; le curage ganglionnaire qui permet de retirer, par une seconde opération chirurgicale, les ganglions lymphatiques susceptibles d’être atteints par des cellules cancéreuses.

Dans certains cas, une surveillance active peut être mise en place après l’ablation du testicule. Cette option consiste à vous suivre de manière régulière et attentive, sans débuter un traitement complémentaire comme la chimiothérapie, la radiothérapie ou effectuer un curage des ganglions lymphatiques de l’abdomen.

Les traitements possibles en fonction du type de cancer et de son étendue

Le tableau qui suit présente les possibilités de traitements après la chirurgie, en fonction du développement de la maladie. Ces traitements sont ensuite détaillés dans les chapitres suivants du guide.

Ce tableau est donné à titre indicatif ; la proposition de traitements qui vous est faite est décidée en RCP. La discussion avec le patient est un élément fondamental du choix des traitements.