Le traitement du cancer du poumon est adapté selon le type de cancer, le stade auquel il a été détecté ainsi qu’à l’état général du patient. Le chirurgien, le radiothérapeute, le cancérologue (ou oncologue) et le médecin traitant se concertent pour prescrire le traitement le plus adapté. Une proposition de prise en charge est expliquée au patient lors d’une consultation médicale. L’équipe tient compte de son avis et lui demande son accord avant de lui remettre un programme personnalisé de soins. Selon le type de cancer pulmonaire, le traitement repose sur les soins suivants : chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie et thérapie ciblée, pratiqués en association ou successivement. En général, pour les cancers pulmonaires non à petites cellules, la chirurgie est préconisée, lorsqu’elle est possible, en association avec la radiothérapie et/ou la chimiothérapie. Le traitement des cancers pulmonaires à petites cellules associe chimiothérapie et radiothérapie. Quel que soit le projet thérapeutique, le sevrage tabagique est indispensable car le tabac majore le risque de complications des traitements et le risque de second cancer.
Une radiothérapie est un traitement locorégional du cancer, c’est-à -dire qu’elle agit directement sur la zone touchée par les cellules cancéreuses et son environnement immédiat.
La radiothérapie utilise des rayons ou faisceaux de particules de haute énergie, pour détruire les cellules cancéreuses.
Les rayons atteignent les cellules cancéreuses, mais aussi certaines cellules saines. La meilleure capacité de récupération des cellules saines leur permet de se réparer, contrairement aux cellules cancéreuses qui meurent.
Dans le cas du cancer bronchique à petites cellules (CBPC) localisé, la radiothérapie habituellement associée à une chimiothérapie concomitante (c’est-à -dire qu’une ou plusieurs molécules de chimiothérapie sont injectées pendant la radiothérapie) est le traitement de référence.
Pour ce type de cancer, une irradiation cérébrale prophylactique (c’est-à -dire une radiothérapie à visée préventive localisée au niveau de la tête) est recommandée en cas de réponse au traitement initial (c’est-à -dire si les traitements de chimiothérapie et/ou de radiothérapie ont été efficaces). L’objectif est de prévenir d’éventuelles métastases cérébrales.
La radiothérapie externe est le plus souvent fractionnée, c’est-à -dire que la dose totale est délivrée en plusieurs séances quotidiennes.
Les séances durent en général de 15 à 20 minutes. Elles s’étalent en moyenne sur 5 à 8 semaines, à raison de 4 à 5 séances hebdomadaires.
La dose de radiations émise lors du traitement (mesurée en Grays) ainsi que la façon de l’administrer et les horaires suivis varient d’une personne à l’autre.
Les doses habituellement prescrites pour traiter les cancers bronchiques sont de l’ordre de 50 à 70 Grays (Gy).
La mise en route du traitement par radiothérapie implique la réalisation d’un scanner qui permettra le calcul individualisé de la dose à administrer.
La technique la plus utilisée pour traiter les cancers bronchiques est la radiothérapie conformationnelle en 3 dimensions (RC3D).
La RC3D consiste à faire correspondre le plus précisément possible (autrement dit à conformer) le volume sur lequel vont être dirigés les rayons, au volume de la tumeur. Elle utilise des images en 3D de la tumeur et des organes avoisinants obtenues par scanner, parfois associé à d’autres examens d’imagerie (IRM, TEP). Avant toute irradiation du patient, des logiciels simulent virtuellement, toujours en 3D, la forme des faisceaux d’irradiation et la distribution des doses à utiliser pour s’adapter au mieux au volume de la tumeur. Cette technique permet de délivrer des doses efficaces de rayons en limitant l’exposition des tissus sains.
La chimiothérapie associe plusieurs médicaments anticancéreux qui agissent dans l’ensemble du corps sur les cellules cancéreuses, mais aussi sur d’autres cellules de l’organisme étant alors responsables d’effets secondaires. Son administration est faite par voie veineuse ou orale. En cas de chimiothérapie par voie veineuse, la mise en place d’une chambre implantable est nécessaire. Il s’agit d’un petit boîtier placé sous la peau (généralement au niveau du thorax), relié à un cathéter (tuyau souple et fin glissé dans une veine). Ce dispositif reste en place en permanence, pendant toute la durée de la chimiothérapie, puis de la surveillance après traitement. Il permet d’injecter les médicaments à travers la peau tout en préservant les veines du patient. La chambre implantable offre aussi un meilleur confort de vie, car elle permet de poursuivre les activités quotidiennes.